Pour aider les commerces touchés par la grève, un « dégrèvement fiscal »




Le 8 Janvier 2020, par Aurélien Delacroix

La grève contre la réforme des retraites représente une nouvelle difficulté pour les commerçants, après les « gilets jaunes » qui avaient impacté la période des fêtes de fin d'année en 2018.


Des mesures pour tenir pendant la grève

À l'occasion de l'ouverture des soldes d'hiver, Bruno Le Maire a annoncé une mesure de « dégrèvement fiscal » pour les commerces qui souffrent le plus de la grève contre la réforme des retraites, débutée le 5 décembre et qui semble ne plus vouloir finir. Le ministre de l'Économie a énuméré les dispositifs mis en place pour soutenir les commerçants en difficulté : étalement des charges fiscales et sociales, chômage partiel, et le gouvernement se dit donc prêt à envisager des « mesures exceptionnelles » de dégrèvement fiscal. Une mesure qui vise les commerces dont le chiffre d'affaires s'effondrerait « totalement », qui auraient des problèmes de trésorerie et qui seraient sur le point de « mettre la clé sous la porte ».

Ce faisant, le locataire de Bercy répond en partie à l'Alliance du commerce (27 000 magasins dans le secteur de l'habillement et de la chaussure), qui a demandé un abattement automatique de charges sociales pour les commerces touchés par la grève. Bruno Le Maire a assuré qu'aucun commerce ne devait fermer en raison du mouvement. Mais il sait que certains d'entre eux sont en grande difficulté, notamment dans l'hôtellerie-restauration, « ainsi que les petits commerces de centre-ville à Paris et en Île-de-France ».

Chiffre d'affaires en berne

Pour les commerçants frappés par la grève, le chiffre d'affaires peut baisser de 20 à 40%, a-t-il reconnu. Et la trésorerie n'est parfois pas au rendez-vous pour « passer ce moment difficile », a aussi admis Bruno Le Maire, qui salue néanmoins « l'énergie » de tous ceux qui se rendent dans leurs commerces malgré les difficultés dans les transports. Et qui doivent aussi mettre de leur poche pour payer taxis et VTC pour rentrer le soir.

Les discussions, qui ont repris ce mardi, vont se poursuivre en fin de semaine entre le gouvernement et les organisations syndicales. Le ministre « souhaite que les organisations syndicales répondent de manière tout aussi ouverte et tout aussi constructive aux propositions qui ont été faites par le Premier ministre ». Mais la grève risque bien de se poursuivre malgré tout…